Malgré un semblant de simplicité, la loi sur la diffamation est compliquée. Elle varie beaucoup selon les juridictions, mais elle est aussi souvent basée sur la perception fictive d’une “personne raisonnable dans les circonstances”. C’est un juge qui décide quelle est cette perception dans chaque cas particulier. D’une certaine manière, on peut dire que la perception du juge est très importante.
Il ne s’agit pas d’un défaut du système, mais plutôt d’une partie de sa conception originale : les lois sont censées être appliquées par des membres respectables de la communauté, afin d’éviter les abus, la sévérité excessive, et de garantir que la loi du pays est liée à… eh bien, au pays.
Cela signifie toutefois que n’importe quel avocat, aussi expérimenté et éminent soit-il, n’est pas apte à plaider une affaire de diffamation. Un tel avocat doit connaître et comprendre la communauté, il doit savoir quel type de “personne raisonnable” serait pris en compte et quel poids le juge accorderait aux “circonstances”. Et, bien sûr, l’avocat doit connaître le droit de cette juridiction particulière (au Québec, on ne peut même pas s’appeler avocat sans être membre du Barreau du Québec).
Dans l’ensemble, cela signifie que la bonne question n’est pas “qui est le meilleur avocat en diffamation ?” mais plutôt “qui est le meilleur avocat en diffamation autour de moi ?”. À Montréal, cela ne fait pas une grande différence : des milliers d’avocats sont disponibles. Mais qu’en est-il si votre affaire concerne une petite communauté ? Il peut être difficile de trouver un avocat ayant des connaissances particulières en matière de diffamation tout en entretenant de bonnes relations avec la communauté.