Des rumeurs ne cessent de circuler : Certains disent qu’ « une juge femme serait plus compatissante envers l’épouse ». D’autres affirment qu’ « une avocate ne peut se battre aux côtés du mari » ou encore qu’« un avocat sans enfant ne peut pas représenter un enfant ».
Les rumeurs se répandent et atteignent facilement les oreilles attentives des personnes intéressées. « Un homme avocat est plus mesuré et argumente mieux”, disent-ils. « Une avocate qui a vécu elle-même un divorce, sera une combattante forcenée », disent-ils.
Ces rumeurs, dont nous ne discuterons pas ici la véracité, ne reflètent tous qu’une seule chose : une personne en plein divorce, homme ou femme, ne prend absolument pas en considération l’impartialité du système judiciaire. Au contraire, ils considèrent ici l’impartialité comme un obstacle dans la « recherche de la vérité » (signifiant ici bien sûr sa propre « vérité »). Il s’agit alors de tenter de prendre l’avantage au-delà de la portée des « faits et lois » – en essayant de convaincre un avocat (et préférablement un juge) de partager sa rage, sa colère and son désespoir.
Tandis que les litiges commerciaux sont souvent une simple affaire de calcul (déterminer ce qui est plus bénéficiable en termes monétaires – de continuer de se battre ou de conclure une entente), un litige familial est bien trop souvent sujet aux émotions. Quand nous entrons sur le terrain miné des émotions, qui voudrait d’un avocat au cœur de pierre et calculateur ? Un avocat qui ne prendrait en compte que les faits et les lois ? Un avocat qui préfèrerait offrir des « solutions » et des possibilités de « règlement »?
Non, nous voulons que notre avocat comprenne nos larmes, nos rêves brisés, nos derniers espoirs, notre besoin de vengeance, après tout. En vérité, aucune des parties ne cherche réellement la justice dans un divorce hostile.
« Je veux qu’ils payent » disent-ils souvent. « Je veux qu’ils souffrent » devraient-ils dire.
Consciemment ou inconsciemment, une personne en plein divorce comprend que « je veux qu’ils payent » n’est pas ce pour quoi le système légal est le mieux placé. L’établissement des faits, la mise en balance des preuves, l’opinion des experts and l’impartialité de la Cour sont tous vus comme futiles quand ce que nous voulons vraiment c’est de les voir souffrir. Notre propre souffrance cautionne la leur, quelle autre loi est nécessaire, n’est-ce pas? Et bien, ce n’est pas si évident.
Il est pratique de se souvenir qu’un avocat est ici pour faire son travail, comme le ferait un plombier, un électricien ou un comptable. Vous n’attendriez pas d’un plombier qu’il soit « de votre côté », ce qui vous importe c’est qu’il sache ce qu’il fait. Les émotions ne sont pas pertinentes.
Le travail d’un avocat est de regrouper vos faits et vos preuves puis de traduire votre histoire, sous la forme de documents légaux et de séquences logiques devant la Cour. Leur travail est de trouver les meilleurs arguments légaux en votre faveur (et ceux-ci peuvent être bien différents de ceux que vous pensiez). Leur travail est de « débrousser » votre histoire, d’en retirer ce qui est juridiquement important, les faits et la loi appliquée aussi clairement que possible devant le juge.
Paradoxalement, c’est la meilleure manière pour un avocat de gagner la sympathie du juge pour votre dossier. Les juges n’apprécient pas tellement les déversements d’émotions et les accusations, et y préfèrent des arguments factuels et logiques. Ils aiment les histoires claires et les explications efficaces. Ils aiment que les lois et les précédents jugements pertinents soient cités. Les juges sont des personnes occupées, ils ont vu bien trop de cas similaires auparavant. Ils veulent simplement que vos avocats aillent à l’essentiel.
Le danger d’avoir votre avocat rangé totalement de votre côté est qu’un tel avocat pourrait également fermer les yeux sur des points essentiels et commettre les mêmes erreurs. Un tel avocat aura « confiance » en vous et donc pourrait donc ne pas prendre le temps de vérifier les faits et collecter les preuves nécessaires. Un tel avocat certes partagerait votre rage mais pourrait manquer de discernement, notamment le manque de logique dans vos arguments pourrait lui échapper. Une fois à la Cour, vous serez alors tous les deux pris de court par les arguments de l’avocat de l’autre partie, éventuellement moins compatissant et plus professionnel dans sa préparation.
De plus, un avocat « de votre côté » pourrait irriter le juge, qui, quelles que soient les rumeurs, est intéressé par les faits et la loi avant tout.
En résumé, pour répondre à la question de savoir quel avocat devriez-vous engager pour votre divorce – une femme ou un homme – disons simplement un professionnel. Celui ou celle qui pourrait cerner à la fois les forces et les faiblesses de votre position, qui pourrait vous épauler dans les batailles que vous pouvez gagner et vous aider à éviter celles que vous allez perdre (même si vous en aviez envie de poursuivre). Celui ou celle capable de rester calme et concentré quand vous ne le pouvez pas. Celle ou celui qui fera le travail.
Pour vos questions concernant des problèmes légaux, n’hésitez pas à nous contacter au 514 904 4017 ou par courriel à [email protected]. Nous restons disponibles pour discuter de votre situation par téléphone ou par vidéo conférence (Skype et Zoom). La première consultation est offerte à un tarif réduit de 125 $ (taxes non incluses).